Londres, le 17 mai 2016 – Les particuliers n’ont pas fort confiance dans certaines entreprises en matière de protection des informations personnelles. Toutefois, un grand nombre de personnes sont prêtes à partager leurs informations personnelles pour pouvoir utiliser gratuitement le ou les service(s) offert(s). C’est ce qui ressort d’une étude de F5 Networks menée auprès de 7 000 personnes dans la région EMEA.
Les trois quarts des sondés (70 %) s’inquiètent que leurs données puissent tomber entre de mauvaises mains et 64 % sont même convaincus que la confidentialité de leurs données est déjà compromise. Les gens ont le moins confiance dans les entreprises actives dans les médias sociaux et le marketing. 75 % des sondés déclarent d’ailleurs ne pas faire confiance à ces deux types d’entreprise en matière de traitement des informations personnelles. À peine 21 % pensent que ces entreprises peuvent protéger efficacement les données des particuliers des hackers.
Toutefois, ces craintes sont oubliées dès lors qu’il s’agit d’utiliser gratuitement les services d’une entreprise. Plus de la moitié des sondés sont ainsi prêts à communiquer leur date de naissance (53 %), leur état civil (51 %) et leurs centres d’intérêt personnels (50 %). Au Moyen-Orient, la moitié des sondés sont même prêts à donner leur numéro de portable. En revanche, près d’un cinquième des particuliers (18 %) déclarent ne communiquer aucune information personnelle. Les Anglais sont les champions en la matière, avec 33 % des sondés.
Confiance versus attentes
Les particuliers considèrent que les banques sont les entreprises les plus fiables (76 %) et les plus à même de protéger leurs données (73 %) par rapport aux autres secteurs. Toutefois, ils ne sont pas satisfaits des méthodes utilisées pour protéger leurs données. Ils pensent que les banques (77 %), les organismes actifs dans les soins de santé (71 %), le secteur public et l’administration (74 %) devraient faire plus d’efforts pour améliorer la sécurité.
Les deux tiers des particuliers sondés (67 %) sont convaincus que les entreprises et les organisations doivent améliorer leur authentification afin de renforcer la sécurité.
« Il y a de grandes différences en fonction des types d’entreprises auxquelles les gens font confiance pour protéger leurs informations personnelles », déclare Mike Convertino, CISO et VP, Information Security chez F5 Networks. « Les acteurs traditionnels tels que les banques ou les administrations sont majoritairement considérés comme étant fiables. Néanmoins, les particuliers partagent d’innombrables informations personnelles via les médias sociaux, alors même que c’est le type d’entreprises auxquelles ils se fient le moins pour protéger leurs données personnelles. »
« Quel que soit le secteur ou l’industrie, les organisations qui utilisent les données des particuliers doivent les protéger conformément aux exigences croissantes de ces derniers. Nous sommes de plus en plus conscients des risques du partage d’informations personnelles. Il est donc de plus en plus important de mettre sur pied une protection et une sécurisation des données qui protègent suffisamment bien des dangers du cyber terrorisme tout en ne nuisant pas à l’expérience client », ajoute M. Convertino.
Le débat : confidentialité ou sécurité ?
Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui a été récemment approuvé par le Parlement européen permet aux citoyens de l’Union d’introduire une plainte, et même d’être dédommagés, en cas d’abus de leurs informations personnelles au sein de l’Union européenne. Lorsqu’on leur demande ce qu’ils entendent par « abus », les deux tiers des sondés (67 %) pointent du doigt l’échange d’informations personnelles sans autorisation.
Suite au débat entre Apple et le FBI au sujet du décryptage des smartphones, 43 % des sondés sont d’accord avec la proposition que la sécurité nationale est plus importante que la confidentialité des informations personnelles et que les entreprises technologiques doivent permettre aux pouvoirs publics d’accéder aux appareils bloqués. Ce taux est le plus élevé au Benelux (49 %) et en Grande-Bretagne (50 %), mais largement inférieur en Arabie saoudite (37 %), par exemple.
La sécurité nationale a un score plus élevé que la confidentialité des données des particuliers (de 12 %), mais il y a de fortes divergences quant à savoir qui est en charge de la protection contre le cyber terrorisme. Plus d’un cinquième des particuliers (21 %) sont d’avis que c’est à chacun de s’occuper de sa propre sécurité, tandis que plus du double (43 %) confie à l’État la tâche de protéger les citoyens. La question se pose de savoir si les particuliers se rendent vraiment compte du rôle vital qu’ils jouent dans leur propre protection contre les menaces externes. Le chemin est encore long pour assurer le partage des responsabilités.