Avec quelque 55.000 visiteurs, c’est le plus grand salon du secteur de la diffusion en Europe. De la production de contenu à l’expérience vécue par le téléspectateur, tous les éléments de la chaîne sont présents ou représentés à cet événement. Peut-on réellement compter sur une télévision de qualité 4K, intelligente, à la demande, sur internet et sur tous les appareils ? Ou faut-il voir les choses de façon plus nuancée?
Pour l’entreprise belge MediaGeniX - devenue entretemps une valeur sûre, lauréate du Vlaamse Export Leeuw l’année dernière -, l’évolution ne fait aucun doute. “La vidéo à la demande est la nouvelle manière de regarder la TV linéaire. Mais le profil du téléspectateur évolue, lui aussi. Certes les gens regardent encore la TV, mais il y a également ceux qui, confortablement installés dans leur fauteuil, visionnent une vidéo sur leur tablette ou leur smartphone, jouent un jeu ou surfent sur le net ”, précise Michel Beke, SVP Product Stategy et co-fondateur de MediaGenix. Nous nous dirigeons donc clairement vers un mix de services de diffusion linéaire et de plateformes à la demande.
Regarderons-nous bientôt tous la télévision en ligne ?
Voilà déjà un certain temps que le scénario online ne se limite plus au laptop, à la tablette ou au smartphone. Outre la vidéo à la demande, le streaming via des apps TV connectées sur un écran normal est en pleine expansion. Les services de loisirs OTT (‘over the top’) des chaînes traditionnelles et des fournisseurs spécialisés d’OTT comme Netflix permettent de visionner des programmes sur des écrans qui n’étaient autrefois associés qu’à la télévision. Aujourd’hui, l’OTT fait le buzz mais concrètement, cela signifie que l’on va pouvoir regarder la télévision ou une vidéo sur internet également.
“Cette évolution s’accompagne évidemment d’énormes défis sur le plan de la fourniture de contenu en ligne. Lorsqu’il s’agit de regarder une vidéo en ligne, le consommateur exige l’instantanéité. Et quand on sait que, très bientôt, 80% du trafic internet sera composé de contenu vidéo, on se rend compte de l’ampleur du défi à relever”, explique Tim Vereecke, Senior Solutions Engineer chez Akamai. Il est grand temps de réfléchir à la manière dont nous allons pouvoir gérer cette croissance exponentielle. Le marché OTT compte sur des fournisseurs de Content Delivery Network comme Akamai pour proposer des solutions innovantes.
Qui va payer la note ?
Depuis quelques années, les nouveautés technologiques pour téléspectateurs – comme la qualité d’image 4K par exemple - ne cessent de se succéder. Mais tout le monde n’est pas convaincu du potentiel du 4K. “Le 4K n’offre de plus-value que pour le sport. Mais bien sûr, cette technologie apporte sa pierre à l’édifice et contribue à la révolution plus large à laquelle nous assistons pour l’instant”, explique Tom Burns, CTO Media & Entertainment chez EMC. “L’expérience du téléspectateur deviendra de plus en plus réaliste grâce au HDR (restitution des couleurs) et plus conviviale grâce à l’OTT. Mais nous n’y sommes pas encore.”
“Le plus gros défi réside assurément dans la réalisation d’un modèle économique rentable d’évolution qui permettra d’introduire l’OTT. Contrairement au paysage télévisuel actuel, où les revenus sont directement proportionnels au nombre de téléspectateurs, l’OTT ne repose pas sur ce principe: plus il y a de téléspectateurs, plus cela coûte cher”, poursuit Tom Burns. Et la question est de savoir... qui va payer ce surcoût ?
Au total, IBC permet de se faire une bonne idée des possibilités de demain. Mais demain, ces possibilités appartiendront déjà au passé... et l’on se réjouira des nouveautés au prochain IBC, en 2017.