30/09/2025 @ 17:10:44: Droit - L'Union européenne veut lire nos actualités. Les organisations tirent la sonnette d'alarme.
Le règlement relatif à la prévention et à la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants, communément appelé « chat control », revient à l'ordre du jour au niveau européen. Un document proposé par la Commission européenne en 2022 crée un cadre juridique qui permettrait aux entreprises technologiques de détecter et de signaler les contenus pédopornographiques stockés sur les appareils des utilisateurs. Ce sujet a suscité dès le départ de vifs débats sur les limites de la protection de la vie privée, et le Danemark devrait maintenant soumettre à nouveau sa proposition au Conseil Justice et Affaires intérieures. L'Electronic Frontier Foundation, l'une des organisations les plus reconnues pour la défense des droits numériques, a publié un article complet critiquant la réglementation. Selon elle, les arguments de la présidence danoise selon lesquels la réglementation proposée n'interfère pas avec le chiffrement de bout en bout sont absurdes. Les experts estiment que le mécanisme même d'analyse et de surveillance des appareils viole les principes fondamentaux de la confidentialité des communications.

Les inquiétudes portent principalement sur le risque d'abus de pouvoir de la part des gouvernements. La mise en œuvre du règlement pourrait créer un outil de surveillance massive des personnes qui s'appuient sur l'anonymat et la sécurité dans leurs activités professionnelles – lanceurs d'alerte, journalistes, militants et défenseurs des droits humains. L'EFF note que Signal a menacé de retirer son application du marché européen si le règlement entre en vigueur. La réglementation ne se limiterait pas aux seuls résidents de l'UE. Toute personne communiquant avec un utilisateur situé dans l'UE pourrait être soumise à un scan, quel que soit son lieu de résidence. Ce scénario ouvre la voie à des abus transfrontaliers, notamment des demandes d'accès aux applications de communication par les autorités de différents pays.

La fondation appelle les représentants de l'UE à bloquer le projet et souligne que les appareils électroniques doivent rester sous le contrôle total de leurs propriétaires. La numérisation massive de la correspondance privée a été qualifiée de solution intenable, menaçant les droits et libertés fondamentaux. Les décisions finales des responsables politiques détermineront si les critiques seront suffisamment fortes pour empêcher la mise en œuvre du règlement.
Auteur: Nic007