The Alters
Publié le 27/06/2025 Dans PC
Un, aucun, cent mille.
Dans un paysage vidéoludique désormais saturé de simulations de survie et de gestion, The Alters, se révèle véritablement original. Il allie survie pure, construction stratégique et intrigue qui explore la conscience et les « Autres Soi » que nous aurions pu devenir. Il nous a fait penser à This War of Mine , mais avec une touche plus philosophique : ici, l'ennemi n'est pas seulement la nature, mais aussi l'être intérieur. Le ton familier et franc du gameplay et de la narration nous a immédiatement conquis. L'histoire de The Alters tourne autour de Jan Dolski , un constructeur-mineur envoyé sur une planète très dangereuse à la recherche de Rapidium, une ressource rare et précieuse. Au premier abord, on a l'impression d'être un héros qui souhaite simplement survivre et accomplir sa mission, mais la narration révèle rapidement le véritable cœur du jeu : la création d'« Alters », des variantes de Jan qui naissent de différents choix. Chaque Alter possède des compétences (scientifique, mineur, botaniste, technicien, etc.), mais aussi des connotations émotionnelles précises, liées à sa vie passée ( le postulat narratif est puissant car il ne nous demande pas seulement de construire, mais aussi de nous interroger sur ce qui nous définit). L'intrigue se déroule au fil des interactions entre Jan et ses Alters : disputes, alliances, crises existentielles. Chaque décision, même la plus infime, peut affecter l'humeur et la stabilité mentale des clones. On y trouve également une critique virulente du monde des affaires : AllyCorp exploite le Rapidium et sacrifie ses ouvriers (ou clones) pour le profit. Ce thème sociopolitique confère aux dialogues des moments intenses et mémorables, empreints d'introspection. Enfin, nous arrivons aux fins multiples : selon les choix, différents épilogues sont déclenchés, dont l'allégorie de la rébellion des Alters ou leur possible suppression. Sans trop en dévoiler, nous pouvons vous dire que le récit se révèle mature et réfléchi, parfaitement équilibré entre émotion et philosophie, et… heureusement, The Alters est traduit en français.

Le gameplay des Alters repose sur trois piliers : l'exploration, la gestion de la base et l'interaction avec les Alters. Commençons par l'exploration : avec Jan, nous contrôlons la base-machine rotative pour rester dans l'ombre et nous aventurer à l'extérieur pour scanner les gisements, collecter des ressources (organiques, métaux, minéraux, Rapidium) et gérer les anomalies radioactives . Ces créatures/globes libérés du sol peuvent être neutralisés avec le « Luminator » (une arme/outil qui « restaure » ??leurs sources d'énergie). L'exploration offre occasionnellement des missions de combat léger, mais reste principalement axée sur la survie. La gestion des ressources et du temps est cruciale : chaque activité (extraction, construction, réparation) a un coût en temps réel, et chaque aube peut être fatale : une seconde réelle = une minute de jeu. Il faut construire des structures sur une grille rotative de type Tetris, connecter des réseaux énergétiques, cuisiner et assurer la maintenance. D'un certain point de vue, cependant, il faut souligner que le gameplay peut, à la longue, devenir répétitif. Ensuite, il y a nos Alters . Chacun possède des compétences spécifiques : le Mineur est plus efficace dans les extractions, le Scientifique débloque des technologies, le Technicien répare plus rapidement. Le problème ? Chaque Alter a besoin de soins émotionnels : s'il est négligé, il peut tomber malade, déprimer, voire s'automutiler. À travers des dialogues profonds, on se souvient de Jan et d'un Alter jouant au beer-pong ou regardant des vidéos comiques trouvées dans des épaves, des sketches qui humanisent la routine. L' équilibre entre ressources, temps et humeur des clones est complexe mais bien orchestré : chaque décision a des conséquences à la fois managériales et narratives, créant un système de jeu intégré, riche en tension et en réflexion personnelle. Le jeu est localisé en français, donc aucune émotion n'est perdue.

Une réalisation à la hauteur des ambitions ?
La direction artistique de The Alters est sans aucun doute l'un des éléments qui attirent immédiatement l'attention : des environnements à l'architecture brutaliste, une esthétique polonaise, des jukeboxes de musique europop et des détails culturels disséminés dans la base. Chaque Alter porte des uniformes légèrement différents ; un simple regard suffit pour reconnaître leurs différences de personnalité. L'univers visuel est cohérent et immersif. Le titre tourne sous Unreal Engine 5 , avec des performances stables, même sur les consoles actuelles. On note cependant quelques bugs : pics de temps d'image, légères chutes d'images lors des transitions ; rien de rédhibitoire, mais gênant lors des explorations rapides. Enfin, l'audio : une bande-son douce, un synthé typique de la science-fiction, des effets environnementaux vibrants et un doublage à la hauteur. Alex Jordan incarne Jan et tous les Alters , donnant à chacun une voix crédible et distinctive. Les moments émotionnels, tels que les dialogues profonds ou les urgences psychologiques, gagnent en profondeur grâce à l'interprétation vocale.

VERDICT
The Alters est une expérience unique, riche, émotionnelle et profonde. Il ne s'agit pas d'un survival extrême, mais d'un voyage introspectif sur ce que nous serions devenus si… Et tout cela en survivant sur une planète hostile avec nos clones. Avec un excellent doublage, une réalisation technique solide et une originalité au cœur de l'action, nous sommes face à un titre incontournable pour ceux qui recherchent des jeux vidéo qui ont du cœur et de l'intelligence. Si vous pensez pouvoir affronter vos « Autres Moi », ce jeu est fait pour vous.

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