Publié le 28/08/2025 Dans Bandes Dessinées
Gérez votre propre supérette.
Discounty choisit de dépeindre un monde imparfait, fait d'humains faillibles, de dialogues bancals, de néons tremblants et de drames au rayon boulangerie. Ce jeu de gestion atypique, développé par Crinkle Cut Games, ne se contente pas de trier des rayons, mais vous invite à fouiller sous le linoléum délavé d'un petit supermarché pour trouver des traces de vie réelle. Dans Discounty, vous n'êtes pas seulement des managers ; vous êtes les témoins et les interprètes d'un système instable où la logique d'entreprise rencontre la tragédie de l'absurde. Et c'est précisément de cette collision que naît quelque chose d'unique : un jeu qui ne se limite pas au divertissement, mais qui explore aussi ce qui se passe lorsque l'efficacité entre en collision avec l'essence même des choses. Le récit de Discounty s'ouvre sur un héritage inattendu : un petit supermarché délabré dans un quartier de banlieue, légué par sa grand-mère au protagoniste, un jeune homme de vingt ans indécis qui abandonne la vie urbaine pour poursuivre un rêve de banlieue. Ici, pas de gloire, pas d'ambition, juste un désir confus de reconstruire quelque chose d'oublié. Le jeu se déroule comme un journal intime, où chaque client n'est pas seulement une source de revenus, mais un personnage avec une histoire à raconter . Une mère célibataire obsédée par les points de fidélité, un vieil homme convaincu que le supermarché est un piège du gouvernement, une jeune fille qui laisse des messages poétiques sur les étagères à lait. Les quêtes annexes, loin d'être de simples missions secondaires, deviennent des fragments d'une humanité douloureuse et ironique. Le ton narratif équilibre constamment mélancolie et sarcasme, créant un subtil équilibre rappelant une série télévisée indépendante. Les choix de dialogue n'ont pas toujours de conséquences évidentes, et l'ambiguïté narrative laisse souvent place à l'interprétation personnelle, créant une expérience unique pour chaque joueur.
Si vous vous attendez à un jeu de gestion traditionnel, Discounty vous surprendra immédiatement. Les mécanismes d'inventaire, de tarification et de recrutement sont présents, mais perturbés par des variables imprévisibles . Le rayon des pâtes peut exploser suite à une erreur logistique, votre caissier peut se mettre en grève et des offres spéciales peuvent attirer un culte local d'adeptes du « Dieu de la lessive ». La structure du RPG permet au protagoniste d'évoluer dans différentes directions : manager rigide, entrepreneur visionnaire ou anarchiste de quartier. Chaque interaction modifie le déroulement du jeu, générant des événements inattendus qui brisent le cycle classique de la gestion. De plus, un système de réputation régit les relations avec les clients et les fournisseurs, mais il est loin d'être linéaire. Parfois, une promotion vous rendra célèbre auprès des retraités, mais vous éloignera des jeunes branchés . Les choix stratégiques sont influencés par des événements aléatoires, comme la visite d'un inspecteur amoureux de votre vendeur ou le sabotage d'une chaîne concurrente. Le gameplay devient ainsi une sorte d'improvisation théâtrale, où le joueur incarne un rôle dans un drame régi par des règles aléatoires et humaines. Cela rend Discounty plus proche de la réalité que ce qu'on pourrait attendre d'un jeu de gestion.
Un réalisation old school assumée.
Visuellement, Discounty ressemble à un collage scolaire réalisé à partir de magazines des années 90. Les personnages sont volontairement disharmonieux, avec des traits exagérés et une animation bâclée qui renforce l'impression de réalité altérée. Les environnements sont saturés de détails artificiels : enseignes fluorescentes, étagères tordues, sols qui semblent crier à l'obsolescence. Le choix artistique est audacieux : au lieu de rechercher la beauté, Discounty recherche le sens . Chaque élément esthétique a une finalité narrative ; l'enseigne brisée est une métaphore d'un quartier en déclin ; les oranges trop vifs sont une exagération comique de l'hyperconsommation. Côté audio, la bande-son mêle synthés rétro et samples folkloriques, créant une ambiance troublante qui complète parfaitement la dynamique du jeu. Les pistes varient selon l'heure de la journée et l'état émotionnel du protagoniste, créant un effet quasi cinématographique. Les voix des personnages, souvent volontairement monotones, ajoutent une touche d'ironie qui s'accorde bien avec le ton général . La bande sonore n'est pas techniquement parfaite, mais elle s'intègre parfaitement à l'ensemble : Discounty ne cherche pas à paraître réel, mais plutôt à donner l'impression d'avoir vécu.
VERDICT
Discounty est un jeu qui célèbre l'imprévisible, le marginal et l'étrange. Sous la surface d'un « jeu de gestion étrange », se cache un portrait profond du quotidien, de la nostalgie et du changement. Chaque session de jeu devient une loupe sur la relation entre consumérisme et relations humaines, entre rêve entrepreneurial et réalité suburbaine.
Discounty choisit de dépeindre un monde imparfait, fait d'humains faillibles, de dialogues bancals, de néons tremblants et de drames au rayon boulangerie. Ce jeu de gestion atypique, développé par Crinkle Cut Games, ne se contente pas de trier des rayons, mais vous invite à fouiller sous le linoléum délavé d'un petit supermarché pour trouver des traces de vie réelle. Dans Discounty, vous n'êtes pas seulement des managers ; vous êtes les témoins et les interprètes d'un système instable où la logique d'entreprise rencontre la tragédie de l'absurde. Et c'est précisément de cette collision que naît quelque chose d'unique : un jeu qui ne se limite pas au divertissement, mais qui explore aussi ce qui se passe lorsque l'efficacité entre en collision avec l'essence même des choses. Le récit de Discounty s'ouvre sur un héritage inattendu : un petit supermarché délabré dans un quartier de banlieue, légué par sa grand-mère au protagoniste, un jeune homme de vingt ans indécis qui abandonne la vie urbaine pour poursuivre un rêve de banlieue. Ici, pas de gloire, pas d'ambition, juste un désir confus de reconstruire quelque chose d'oublié. Le jeu se déroule comme un journal intime, où chaque client n'est pas seulement une source de revenus, mais un personnage avec une histoire à raconter . Une mère célibataire obsédée par les points de fidélité, un vieil homme convaincu que le supermarché est un piège du gouvernement, une jeune fille qui laisse des messages poétiques sur les étagères à lait. Les quêtes annexes, loin d'être de simples missions secondaires, deviennent des fragments d'une humanité douloureuse et ironique. Le ton narratif équilibre constamment mélancolie et sarcasme, créant un subtil équilibre rappelant une série télévisée indépendante. Les choix de dialogue n'ont pas toujours de conséquences évidentes, et l'ambiguïté narrative laisse souvent place à l'interprétation personnelle, créant une expérience unique pour chaque joueur.
Si vous vous attendez à un jeu de gestion traditionnel, Discounty vous surprendra immédiatement. Les mécanismes d'inventaire, de tarification et de recrutement sont présents, mais perturbés par des variables imprévisibles . Le rayon des pâtes peut exploser suite à une erreur logistique, votre caissier peut se mettre en grève et des offres spéciales peuvent attirer un culte local d'adeptes du « Dieu de la lessive ». La structure du RPG permet au protagoniste d'évoluer dans différentes directions : manager rigide, entrepreneur visionnaire ou anarchiste de quartier. Chaque interaction modifie le déroulement du jeu, générant des événements inattendus qui brisent le cycle classique de la gestion. De plus, un système de réputation régit les relations avec les clients et les fournisseurs, mais il est loin d'être linéaire. Parfois, une promotion vous rendra célèbre auprès des retraités, mais vous éloignera des jeunes branchés . Les choix stratégiques sont influencés par des événements aléatoires, comme la visite d'un inspecteur amoureux de votre vendeur ou le sabotage d'une chaîne concurrente. Le gameplay devient ainsi une sorte d'improvisation théâtrale, où le joueur incarne un rôle dans un drame régi par des règles aléatoires et humaines. Cela rend Discounty plus proche de la réalité que ce qu'on pourrait attendre d'un jeu de gestion.
Un réalisation old school assumée.
Visuellement, Discounty ressemble à un collage scolaire réalisé à partir de magazines des années 90. Les personnages sont volontairement disharmonieux, avec des traits exagérés et une animation bâclée qui renforce l'impression de réalité altérée. Les environnements sont saturés de détails artificiels : enseignes fluorescentes, étagères tordues, sols qui semblent crier à l'obsolescence. Le choix artistique est audacieux : au lieu de rechercher la beauté, Discounty recherche le sens . Chaque élément esthétique a une finalité narrative ; l'enseigne brisée est une métaphore d'un quartier en déclin ; les oranges trop vifs sont une exagération comique de l'hyperconsommation. Côté audio, la bande-son mêle synthés rétro et samples folkloriques, créant une ambiance troublante qui complète parfaitement la dynamique du jeu. Les pistes varient selon l'heure de la journée et l'état émotionnel du protagoniste, créant un effet quasi cinématographique. Les voix des personnages, souvent volontairement monotones, ajoutent une touche d'ironie qui s'accorde bien avec le ton général . La bande sonore n'est pas techniquement parfaite, mais elle s'intègre parfaitement à l'ensemble : Discounty ne cherche pas à paraître réel, mais plutôt à donner l'impression d'avoir vécu.
VERDICT
Discounty est un jeu qui célèbre l'imprévisible, le marginal et l'étrange. Sous la surface d'un « jeu de gestion étrange », se cache un portrait profond du quotidien, de la nostalgie et du changement. Chaque session de jeu devient une loupe sur la relation entre consumérisme et relations humaines, entre rêve entrepreneurial et réalité suburbaine.