Le système bancaire mondial à la merci d'un échec de la reprise économique
Publié le 18/12/2015 Dans Press Releases
Le texte suivant est issu d'un communiqué de presse et ne reflète en rien l'opinion de la rédaction.
Les milieux bancaires expriment une inquiétude croissante quant à un éventuel échec de la reprise économique mondiale qui affecterait considérablement un secteur toujours fragile, selon les conclusions d’une enquête centrée sur les risques bancaires globaux .

Banking Banana Skins Classement 2015

(classement 2014 entre parenthèses)

1 Réglementation (1)
2 Risque technologique (18)
3 Business model (-)
4 Ingérence politique (2)
5 Criminalité (8)
6 Environnement macroéconomique (9)
7 Shadow banking (7)
8 Pratiques commerciales (15)
9 Taux d'intérêt (22)
10 Réputation (-)
11 Ressources humaines (5)
12 Évaluation du risque (16)
13 Disponibilité du capital (3)
14 Risque de crédit (19)
15 Médias sociaux (11)
16 Gouvernance d’entreprise (21)
17 Gouvernance d’entreprise (12)
18 Marchés émergents (10)
19 Qualité de la gestion des risques (17)
20 Recours à la sous-traitance (27)
21 Liquidité (14)
22 Devise (25)
23 Intéressement de la direction (23)
24 Développement durable (20)

Source: CSFI (Banking Banana Skins 2015)

Les résultats belges de la dernière enquête globale annuelle du CSFI en collaboration avec PwC, « Banking Banana Skins 2015 », placent les préoccupations relatives à une réglementation bancaire toujours plus restrictive en tête de la liste des 24 risques auxquels se heurtent les banques, confirmant ainsi sa première place de l’an dernier.

Les résultats de l’enquête sont basés sur les réponses de plus de 670 banquiers, membres des autorités de contrôle bancaire et observateurs attentifs du secteur dans 52 pays. La Belgique a contribué à l’enquête avec 24 réponses.

Les inquiétudes quant à un impact potentiellement dommageable d’un durcissement de la réglementation restent en tête des risques pesant sur la santé du secteur bancaire, selon les répondants belges, qui estiment dans leur grande majorité que la réglementation de plus en plus restrictive instaurée depuis la crise financière est excessive. Ils sont nombreux à souligner que le volume et la complexité des règles accaparent un temps considérable de la direction et amputent les marges bénéficiaires.

La cybercriminalité et le risque technologique toujours plus préoccupants

Les banques sont également très exposées à l’augmentation de la criminalité financière, en particulier de la cybercriminalité, qui est classée en 5e position des risques (elle était au 8e rang l’an dernier). Les banques sont d’autant plus vulnérables, pointent les répondants, que les cybercriminels exploitent les maillons faibles d’un système bancaire mondial toujours plus interconnecté. Mais c’est le risque technologique qui affiche la montée la plus spectaculaire dans le classement des menaces pointées par les répondants belges. Il s’agit du risque de ne pas pouvoir s’adapter à toutes les évolutions technologiques. Les principaux défis technologiques à relever par les banques sont, à leurs yeux : rationaliser les anciens systèmes informatiques hérités, mettre en place de nouvelles applications pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires, notamment en matière de reporting et enfin, connecter les systèmes de back-office existants aux nouvelles applications bancaires numériques et mobiles.

Risques en hausse notable – Pratiques commerciales, business model et taux d’intérêt

Mais d’autres risques progressent sensiblement dans le dernier classement. Comme celui des pratiques commerciales non éthiques. Cette préoccupation croissante souligne que « l’absence de culture du changement au sein des banques peut favoriser la poursuite des mauvaises pratiques anciennes. »

Retenons également une nouvelle inquiétude, qui se hisse d’emblée à la 3e place du classement des menaces : la viabilité des modèles d’entreprise traditionnels dans le paysage bancaire belge. Les répondants s’interrogent sur la capacité des banques à développer des business models adaptés aux nouvelles réalités et s’attendent à des changements structurels considérables dans le secteur dans un futur proche, en particulier en raison de la révolution numérique, de l’arrivée de nouveaux acteurs (« Fintechs ») ou de fusions de petites banques.

Enfin, le risque de taux d’intérêt figure également parmi les hausses remarquables (il passe de la 22e à la 9e position). Les répondants s’inquiètent davantage de deux situations, soit la persistance de la faiblesse des taux d’intérêt, ce qui pèserait sur les marges, soit une forte hausse des taux d’intérêt. De nombreux répondants se demandent comment les banques et les emprunteurs pourront faire face à une hausse des taux d’intérêt lorsque les politiques d’assouplissement monétaire (« quantitative easing ») prendront fin, et quel en sera l’impact sur l’économie globale.

À l’inverse, le risque d’ingérence politique dans le secteur bancaire recule (passant de 2e à la 4e place). Cette évolution pourrait suggérer que les répondants s’attendent à ce que le durcissement de la réglementation bancaire arrive à son terme.

L’enquête montre que les inquiétudes exprimées dans les sondages précédents sur la disponibilité du capital, la liquidité et les produits exotiques dans le système bancaire ont baissé sensiblement.

L’état de l’économie globale, sujet de préoccupation partout dans le monde

L’inquiétude quant à l’état de l’économie globale est partagée par toutes les catégories de répondants (banquiers, gestionnaires des risques et observateurs). Ces préoccupations de nature économique sont également élevées dans toutes les régions géographiques.

« Ces résultats montrent que beaucoup de gens s’inquiètent d’un possible échec de la reprise économique et des dommages considérables que cela entraînerait pour le système bancaire. C’est une perspective inquiétante », a déclaré David Lascelles, responsable de l’enquête.

Roland Jeanquart, le PwC Financial Services Leader en Belgique, a déclaré :

« Si les banques et leurs autorités de surveillance ont accompli un travail considérable pour renforcer la gestion des risques et les contrôles, les premières doivent encore davantage appréhender l’étendue des risques et leur nature évolutive. L’enquête montre que les principaux acteurs du secteur s’accordent à dire que les menaces majeures pour la sécurité bancaire concernent des domaines tels que la criminalité, qui a bondi dans le classement, le risque technologique et les pratiques commerciales. »

Quant à Gregory Joos, le PwC FS Governance, Risk and Regulatory Leader en Belgique, il ajoute :

« Dans la foulée des profondes mutations du secteur bancaire au cours des années écoulées, toutes les banques attachent à présent énormément d’importance à leurs business models futurs. L’impact de la numérisation sur les futurs canaux de distribution et l’entrée de nouveaux concurrents (« Fintechs ») sont en tête des thèmes de réflexion de l’ensemble des banques belges. »

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