
Depuis l'adoption de l'amendement, Paris a tenté à plusieurs reprises d'obtenir sa suppression, en vain. Pendant plusieurs mois, la ministre de la Culture, Christine Albanel s'employait en parallèle à en minimiser la portée. Selon elle, cet amendement ne s'oppose pas à la riposte graduée, puisque il interdit toute restriction aux "libertés fondamentales" sans passer au préalable par un juge. Or disposer d'une connexion à Internet à domicile ne constitue pas à ses yeux une "liberté fondamentale". Une rhétorique que vient pourtant de contredire la Commission européenne : la suspension de connexion, affirme Bruxelles dans un courrier adressé à la France, n'est pas compatible avec la directive européenne dite de "service universel", qui garanti justement un ensemble minimal de services essentiels, parmi lesquels figure l'accès à Internet.
L'amendement anti-riposte graduée n'est toutefois pas encore complètement mort. Son co-auteur Guy Bono indique qu'il compte redéposer son texte en deuxième lecture au Parlement européen. Le retrait de l'amendement par les ministres européens va en effet obliger les eurodéputés à se prononcer à nouveau sur le sujet.
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