Le gouvernement allemand élabore un projet de taxe de 10 % sur les géants mondiaux de l'internet tels que Meta et Google, une mesure qui pourrait attiser les tensions commerciales transatlantiques. Le commissaire fédéral allemand aux médias et à la culture, Wolfram Weimer, a déclaré jeudi au magazine Stern que le nouveau gouvernement élaborait une taxe numérique sur les plateformes internet mondiales, bien que des alternatives, comme un engagement volontaire des entreprises technologiques concernées à payer davantage d'impôts en Allemagne, soient également à l'étude. La coalition du chancelier Friedrich Merz a accepté d'« évaluer » une taxe sur les plateformes internet dans son traité signé début mai, convenant que les recettes devraient être utilisées pour renforcer le paysage médiatique du pays. « Nous prenons cela au sérieux », a déclaré l'ancien rédacteur en chef du journal Die Welt, propriété d'Axel Springer, lors de l'interview. Weimer a ajouté avoir invité « la direction de Google ainsi que des représentants clés du secteur » à discuter d'alternatives à une taxe, « y compris d'éventuels engagements volontaires ».

Une taxe allemande sur Google, Meta et d'autres géants américains de l'internet pourrait accentuer la tension sur les relations commerciales transatlantiques, alors que le président américain Donald Trump accuse l'UE de traiter les entreprises américaines de manière injuste et souhaite imposer des droits de douane en réponse. Mais Weimer n'a pas été perturbé par une telle perspective, soulignant que le nouveau gouvernement allemand avait entamé les travaux juridiques nécessaires à l'instauration d'une taxe. Il a déclaré que cette taxe pourrait cibler les revenus publicitaires allemands de plateformes numériques comme Google et Facebook et Instagram de Meta, et pourrait atteindre 10 %. « Nous préparons un projet de loi concret », a déclaré Weimer, ajoutant qu'elle « pourrait » s'inspirer du modèle autrichien, qu'il a salué comme une « taxe simple et efficace de 5 % sur les services de publicité en ligne pour les très grands opérateurs de plateformes ». Weimer a souligné que le taux d'imposition réel pourrait être plus élevé en Allemagne, soulignant qu'un taux deux fois supérieur était considéré comme « modéré et légitime » par le gouvernement allemand.